Le 12 avril 2013, la conférence BrightonSEO 2013 regroupait une sélection des meilleurs conférenciers internationaux sur le référencement et le webmarketing appliqué aux moteurs de recherche. Cette édition comptait parmi ses conférenciers trois ex-Googlers de l’équipe Qualité de recherche.
- Fili Wiese, chef du SEO et du développement chez Netlead et fondateur de blackpixels
- Jonas Weber, co-fondateur de l’agence seo webhelps!, et membre de la SearchQualityAlliance (que Woptimo soutient)
- Alfredo Pulvirenti, chef d’équipe SEO chez StepStone Groupe
Voici un résumé des sujets traités lors de cette conférence SEO « Ask the Ex-Googlers Anything ».
Un fonctionnement de l’équipe Google en deux parties
Le département Qualité de recherche de Dublin est divisé en deux services : le premier est dédié à l’algorithme, pour pénaliser des sites de façon globale et automatisée, et le second est dédié à une analyse de la qualité traitée cas par cas, « manuellement » pour chaque site.
La partie la plus expérimentée de l’équipe Qualité de recherche est chargée de faire le lien entre l’ingénierie et les pénalités manuelles.
Plusieurs étapes sont franchies avant qu’une pénalité ne soit mise en place pour un site. La décision n’est pas individuelle mais collective : le site passe entre les mains de différents membres de l’équipe de qualité. Ils devront chacun justifier et valider la pénalité avant qu’elle ne soit appliquée. Tout est fait pour diminuer au maximum les erreurs ou les initiatives trop personnelles.
Avant c’était le spam, maintenant ce sont les liens abusifs
Pour Jonas Weber, à son arrivée chez Google voilà plusieurs années, le plus gros problème venait de gros spammeurs, notamment pour les sites adultes. Aujourd’hui, l’enjeu majeur pour Google s’est déplacé : la lutte contre les liens abusifs et les liens achetés est primordiale. L’influence de cette technique sur les positions dans les pages de réponse est réelle.
Des signaux pour traquer les liens achetés
Pour détecter des liens achetés, la pratique étant considérée comme déloyale par le moteur, des signaux d’alerte ont été mis en place autour de la non-pertinence et du manque de qualité du contenu et du lien dans ce contenu.
Si vous voulez éviter de vous faire pénaliser, Jonas Weber indique qu’il faut rendre le lien le plus naturel possible. Le mieux, mais cela demande des efforts, du temps et un peu de talent, reste de diffuser du contenu intéressant, en rédigeant par exemple un article de qualité ou en commercialisant un produit qui sort de l’ordinaire, ce qui rendra un lien vers votre site tout à fait légitime.
Jonas a ainsi indiqué qu’il n’embauchait pas de SEO pour faire du linking, mais plutôt des journalistes ou des rédacteurs, qui attachent, en général, beaucoup plus d’importance à la qualité et la pertinence des contenus.
Au passage, cette exigence se retrouve dans l’ADN de Woptimo, avec deux collaborateurs seniors issus du monde de la presse.
La chasse au « Grey hat »
Les techniques agressives ou spammeuses de type « Black hat » qui utilisent du contenu ou des liens générés par des scripts, sont de plus en plus faciles à identifier. En parallèle, Google affine ses outils pour lutter aussi contre le « Grey Hat ».
Il s’agit de toutes les pratiques intermédiaires qui font un mix entre l’utilisation détournée de scripts, de logiciels divers pour démultiplier l’impact de sa stratégie (par exemple utiliser un générateur de sites, de textes, etc) et la recherche d’une qualité de contenu minimale mais suffisante pour leurrer le moteur. On peut étendre le concept aux stratégies permettant de faciliter l’achat de liens en volume dans des articles promotionnels.
Mieux vaut se donner une stratégie à long terme
Les ex-Googlers estiment que le SEO doit être vu comme un stratégie sur le long terme. Une astuce roublarde qui cartonnerait sur le moment peut être pénalisée l’année suivante : mieux vaut placer son exigence le plus haut possible dès le départ en se demandant si ce qu’on fait peut être considéré un jour comme déloyal par le moteur.
Le désaveu de liens
Pour le moment, d’après les informations connues, les informations recueillies avec l’outil de désaveu de lien ne sont pas exploitées par le moteur, par exemple pour sanctionner des sites médiocres hébergeant ces liens.
Rappelons que l’outil fournit un moyen rapide et efficace pour se débarrasser de liens médiocres et nuisibles, qui tirent votre référencement vers le bas.
Lors d’une demande de réexamen de site, les rapports sont examinés. Fill Wiese conseille d’être bref et efficace, en donnant des informations pratiques. C’est vrai, inutile de s’énerver, il faut être patient. Faire preuve de diplomatie en donnant des preuves de sa bonne foi et en affichant sa volonté d’aller vers la qualité recherchée par le moteur.
Le Link Building, ou l’art d’obtenir des liens entrants
Pour obtenir des liens entrant, les ex-Googlers conseillent de :
- construire des relations avec des sites pertinents
- créer du contenu pertinent et utile pour l’internaute, sans se soucier de savoir comment il va être interprété par la machine.
Dans les faits, la gestion des partenariats prend du temps. Mais ça marche. Vous pouvez envisager chaque site d’un client, d’un partenaire ou fournisseur comme un ami potentiel, capable de faire un lien vers votre site s’il a un blog notamment. Cela revient à lui proposer de parler de vous, sous diverses formes et en lui fournissant des infos pour un article de blog, en demandant à être mentionné sur sa page d’offre ou de références, en lui suggérant de publier un mot amical sur sa page Facebook, etc. Proposez une contrepartie si nécessaire, en veillant toujours à ce que le contenu soit intéressant et légitime.
Les réseaux sociaux
Malgré l’intérêt porté aux réseaux sociaux, ils ne sont pas pris en compte en matière de SEO.
Facebook ne pèse pas lourd dans les pages de réponse.
Votre activité sur Facebook n’influencera pas votre classement dans Google. L’une des raisons est que la plateforme est hermétique au moteur de recherche.
Google+ est mis en avant par le moteur, et son influence encore modeste, mais visible pour les experts SEO, grandira certainement. Aujourd’hui par exemple, les dernières actualités de votre page Google+ apparaissent sur la colonne de droite quand on tape votre nom de domaine si vous avez mis en place les réglages nécessaires. L’utilisation d’un profil Google+ pour l’auteur d’un article améliore ainsi, avec l’affichage de la photo, la visibilité dans les pages de réponse.
Autre point à savoir, l’utilisation même du web par les utilisateurs est aujourd’hui scrutée en détail. Grâce au navigateur Chrome, Google dispose d’une quantité d’informations colossale sur l’expérience utilisateur, la nature des pages et contenus cliqués ou abandonnés, etc. Ces informations comportementales vont prendre une importance croissante pour faire le tri entre les pages médiocres et celles qui ont la préférence du public.
Ce qu’il faut retenir
- Pour obtenir des liens, créez du contenu pertinent et intéressant, à votre image
- Le social n’influence pas directement le SEO : les stratégies peuvent encore être vues séparément
- Même si c’est pour un usage purement statistique, Google collecte beaucoup d’informations de Chrome
En conclusion, il est toujours intéressant de voir comment les ex-Search Quality, comme moi, arrivent à gérer une certaine contradiction : respecter les recommandations de Google tout en ayant le meilleur impact possible pour les clients.
Les recommandations formulées correspondent tout à fait à la vision du SEO que Woptimo a mis en place depuis sa création : un SEO éthique basé sur la prise en compte de l’expérience utilisateur.