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SMX Paris 2014, ou la poussée du mobile (1/2)

Quelles sont les dernières nouveautés du SEO à surveiller ? Quelles stratégies déployer fin 2014 pour plaire à Google ? Pour y répondre, le salon SMX Paris 2014 se déroulait les 16 et 17 juin, aux Salons Hoche à Paris près de la place de l’Etoile. Un changement d’adresse par rapport aux années passées, pour pouvoir grandir en offrant plus d’espace aux exposants notamment.

Le bilan ? Des conférences intéressantes, où éditeurs de sites et agences ont pu constater un focus de plus en plus fort sur le mobile et le mariage du SEO et des réseaux sociaux. Sébastien n’était pas intervenant cette année, mais il avait déjà fait le job au SEO Campus concernant des évolutions radicales autour du sémantique et Hummingbird.

Bref, sans faire un bilan exhaustif, voici ce que j’ai pu retenir des conférences auxquelles j’ai assisté.

Première journée : mots-clés, nettoyage de liens pénalisés et growth hacking

Au commencement, les dinosaures. Euh pardon, les mots-clés.

Les bases pour une bonne stratégie de mots-clés

Toute bonne stratégie SEO passe par une étude sérieuse des mots-clés à travailler. Francis Kandjian d’Adforall et Daniel Ferradas de BDBL Media donnaient quelques astuces et liens pour partir à la pêche aux bons mots-clés.

On retrouvait donc les classiques bien utiles :

  • Google Suggest, incontournable
  • Youtube Keyword Tool : à connaitre mais dont les résultats sont parfois farfelus
  • Ubersuggest, etc.

Mais surtout, l’utilisation des réseaux sociaux. Twitter est intéressant pour identifier des thèmes ou des mots-clés à travers les hashtags et l’analyse de ce qui fait le buzz.

Quelques outils au sein d’une offre pléthorique :

  • Twitter Search, évidemment
  • Hashtagify.me, pour créer des cartes visuelles et lier des termes voisins
  • Snapbird, Tweet Topic Explorer…

Chez Woptimo, on apprécie particulièrement FollowerWonk pour identifier les influenceurs selon un thème précis. Facebook, de son côté, reste peu exploitable pour enquêter sur les mots-clés à cause du caractère privé de la majorité des messages, et du fait que la recherche interne liée au Facebook Graph Search n’est pas encore disponible pour l’interface en français. Les hashtags sur Facebook n’ont pas été le raz-de-marée attendu non plus.

Autre constatation partagée sur le volume de recherche, les répartitions des mots-clés sur sur Youtube et Google.com ne sont pas les mêmes. Dans l’univers lexical des tablettes, on recherche comparativement beaucoup plus ‘tablet review’ sur Youtube que sur Google. A chacun de prioriser sa politique de contenus (texte, photo, vidéo) et de diffusion selon le mot-clé visé.

Voici la présentation :


Etant arrivé en retard, je n’ai pas entendu grand-chose autour du sémantique, terrain sur lequel Google fait des progrès impressionnants. Ce sujet que Sébastien Monnier avait évoqué au dernier SEO Campus sera incontournable en 2015. La rédaction SEO classique (optimisée autour d’une expression « en exact ») va devoir évoluer.

Les conseils de Google pour un site mobile efficace

La présence de deux interlocuteurs de Google (Zined Ait Bahajji, en tant que Webmaster Trend Analyst, et Rebecca Birnbaum, pour les partenariats produits) a permis d’y voir plus clair sur les boulettes à éviter pour un site mobile. avec des conseils pratiques pour éviter la duplication de contenu ou une fuite de conversion.

L’ergonomie fait partie des points à surveiller, par exemple :

  •  avoir des boutons assez gros pour les doigts (rien de plus insupportable qu’une croix minuscule à viser au laser pour fermer la moindre fenêtre)
  • autoriser les retours arrière,
  • proposer l’autocomplétion dans les formulaires, champs de recherche, etc.
  • utiliser HTML5 (parler de Flash en 2014 revient à dire un gros mot)
  • bien rediriger les URL entre web et mobile, pour atterrir sur la bonne page (et non la page d’accueil)
  • tester ses vidéos, son parcours de navigation, etc.

Rebecca Binbaum, responsable des partenariats produit chez Google, a pu citer l’arrivée d’une petite révolution signalée depuis quelques semaines dans les pages de réponses.

Désormais, lors d’une recherche mobile sur Google, le moteur proposera un lien profond vers l’application mobile de l’éditeur du site.

En clair, on peut indexer des pages profondes provenant des applications Android.

mobile-friendly

Les explications sont fournies par Google à cette adresse : https://developers.google.com/app-indexing/?hl=fr

Une remarque intéressante concernant le partage d’URL : ne pas forcément partager l’URL mobile si on surfe depuis son téléphone, puisqu’une majorité de gens vont consulter l’URL partagée sur leur desktop.

Aymeric Bouillat, de Resoneo, a prodigué ses conseils notamment concernant la gestion du cache et des paramètres utilisateur. Gentil tacle au passage à MeteoFrance, logiquement cité pour le manque d’ergonomie de son filtrage de trafic web ou mobile, avec une boite de dialogue peu pratique.

Le responsive design étant à la mode, ses défauts ont été pointés du doigt, par exemple le fait de charger inutilement des images qu’on n’affichera pas. L’idéal est de laisser le serveur décider quels fichiers seront envoyés en détectant l’appareil.

D’où quelques recommandations pour trouver le script idéal de détection d’un terminal :

La traque des liens factices, ou comment sortir d’une pénalité manuelle Google

Sylvain Richard d’Axenet a détaillé au public la méthodologie pour sortir d’une pénalité manuelle provenant de liens factices. Un sujet qu’on connait sur le bout des doigts chez Woptimo, vu l’historique du fondateur dans l’équipe Search Quality de Google.

La conférence était pédagogique au point de proposer un quiz au public. Bien vu. On retiendra l’idée que lorsqu’on analyse ses propres liens, il faut le faire en se mettant dans la peau d’un concurrent. ‘Si mon concurrent voyait ce lien, pourrait-il penser qu’il est artificiel ?‘. Si la réponse est oui, mieux vaut nettoyer.

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Chez Woptimo, on considère que les pénalités manuelles diminueront en volume. Les webmarketeurs ont appris à lever le pied sur le linking médiocre, et les algorithmes de Penguin progressent avec un filtrage automatique plus « furtif » puisqu’aucune alerte ne vous sera signalée dans Google Webmaster Tools. Mieux vaut donc être prudent et pro-actif en cherchant à obtenir de bons liens et des articles légitimes, informatifs ou pertinents et qui apportent quelque chose d’utile aux gens.

Les réseaux sociaux pour faire élire Obama

Après une pause-déjeune de haute volée (avis aux gourmands : le buffet était excellentissime), l’après-midi démarrait sur les chapeaux de roues avec une conférence de Julius Van de Laar, consultant pour l’équipe d’Obama lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis en 2012.

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Julius Van de Laar en conférence SMX Paris 2014 sur la stratégie Obama pour capter des dons d’électeurs

Ses explications sur l’utilisation des réseaux sociaux valaient le détour, avec des explications sur :

  • comment près de 240 tests A/B ont permis d’augmenter la conversion de +49% sur les pages web d’appels aux dons (et on parle de millions de dollars au final)
  • comment les tests A/B et les segmentations sur l’emailing ont permis d’impliquer davantage les sympathisants, les anciens donateurs, etc.
  • comment l’ergonomie des pages a été travaillée pour créer, par exemple, un bouton Quick Donate comparable au 1-click d’Amazon
  • comment inciter les amis sur Facebook à ne pas s’abstenir et à faire un don ou aller voter (pour Obama, tant qu’à faire)
  • comment l’utilisation d’une appli mobile a permis de booster le porte à porte

L’utilisation de Facebook Connect a montré aussi les dérives possibles (aux yeux d’un Européen) sur l’utilisation des données cédées par l’internaute. Récupération de la liste d’amis, publication sur le mur au nom de l’internaute, ciblage personnalisé pour le porte à porte… pas sûr que chaque sympathisant était conscient des données qu’il transmettait, et surtout de l’exploitation qui pouvait en être faite ensuite avec le datamining.

Entre la démonstration du pouvoir de l’argent pour remporter les élections et la récupération de données personnelles concédées, le sujet a créé un malaise palpable lors des discussions autour du café.

Growth Hacking, ou l’astuce au service du trafic et de la conversion

Une conférence intéressante, parce qu’elle stimule le côté finaud et inventif qui sommeille en chaque geek.

Antonin Cohen, consultant, faisait un rappel des stratégies freemium permettant d’acquérir rapidement une base d’utilisateurs ou d’acheteurs. Il a rappelé l’intérêt des programmes de parrainage (referral programs) et encourageait à considérer la valeur d’un contact sur la durée. Un utilisateur gratuit peut tout à fait, au bout de quelques mois, passer à une offre payante. Comment ? Il faut lui faire la bonne offre, mobiliser le bon sens et être à l’écoute pour détecter une tendance ou un besoin.

Quelques conseils et outils :

  • mettre de la promotion partout où elle peut être vue (page d’accueil, widget, partage social)
  • encourager au partage et au parainage après l’achat, une fois qu’on a acheté ou testé le produit (c’est rarement efficace de le proposer avant !)
  • faire appel à des offres de referral program clé en main comme avec http://www.245friends.com
  • http://testflightapp.com pour tester ses applis en phase de création
  • http://mixpanel.com : un analytics tourné mobile qui permet de définir des entonnoirs de conversion
  • Optimizely, Unbounce.com : pour la mise en place de tests A/B ou la création de pages d’atterrissage, pages de vente sans devoir coder
  • Colibri.io : pour accélérer l’acquisition d’utilisateurs, ce service permet de s’insérer dans des conversations
  • Launchcrew.co : un service en bêta pour faire un lancement massif sur les réseaux sociaux (pour un nouveau produit par exemple)
  •  TwitterFeed : pour faire sa curation et agréger automatiquement les tweets ou liens qui parlent d’un sujet donné. Cela permet de créer un compte automatique, qui demande peu de suivi, sur lequel on pourra prendre la main pour annoncer une actualité à soi
  • Pour un site WordPress, le plugin HybridConnect va ajouter une lightbox lorsque la personne ferme la page (« Ne partez pas sans avoir vu cette offre »). On apprécie ou pas, mais clairement cela augmente la conversion des visites. Au webmestre de proposer un contenu intéressant : bon d’achat, newsletter de qualité, livre blanc à télécharger…

Simplifier ses formulaires peut faire décoller le nombre d’inscrits. Antonin Chen expliquait qu’un formulaire basique, avec un unique champ email et un bouton de validation a généré +20% d’inscription et, par la suite, la récupération de 50% d’utilisateurs en leur envoyant une série d’emails qui encourageaient à utiliser le service.

D’autres conférences ont eu lieu sur cette première journée. Par exemple, une session « Auditer son site en 2014, comment et pourquoi ? » par Aurélien Berrut (Htitipi.com) et Sylvain Richard (Axenet.fr) évoquait une méthodologie pour faire le point sur son SEO.

La suite du compte-rendu  autour de la deuxième journée du SMX 2014 sera en ligne d’ici peu.

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